When whole proteins feeds are not tolerated - a practical approach to indications and management of specialized feeds in paediatrics
Explication du choix entre les alimentations EHF et AAF
Les enfants atteints d’une maladie grave présentent souvent des symptômes indiquant une intolérance alimentaire (entérale). Pour quelles raisons ? Et quelle alimentation convient le mieux ? Ce point est abordé dans le webinaire interactif « When whole protein feeds are not tolerated », organisé en direct via Nutricia Campus le 8 juillet 2020. Modérateur : Chris Smith.
« Le tube digestif peut, en quelque sorte, être considéré comme le centre de l’univers », explique le prof. Nikhil Thapar, qui travaille au Queensland Children’s Hospital de Brisbane (Australie). Spécialiste en gastro-entérologie et hépatologie, il fournit des explications détaillées sur le fonctionnement du tube digestif dans le cadre de ce webinaire.Réactions biologiques à l’alimentation
Un organe intelligent
Le prof. Thapar illustre le fait que le tube digestif est un organe intelligent au moyen de diverses réponses biologiques après l'administration de nourriture : « Chaque élément a sa propre fonction dans la digestion et l'absorption (figure 1). Mais tous fonctionnent en étant étroitement liés les uns aux autres. Pensez, par exemple, au réflexe gastrocolique : quand des aliments arrivent dans l’estomac, le côlon se contracte pour faire de la place. Il existe également un système de feed-back depuis le côlon : s’il ne peut pas se vider, la sécrétion des sucs digestifs dans l’estomac est freinée. Les aliments restent donc plus longtemps dans l’estomac et la sensation de faim diminue. Cela se produit notamment en cas de constipation sévère. »
Récepteurs de nutriments
Un autre élément intéressant du tube digestif traité par le prof. Thapar est la présence de « récepteurs de nutriments ». Ceux-ci sont présents dans tout le tube digestif, mais pas partout en quantité équivalente ni du même type (figure 2).
L’estomac contient, par exemple, des récepteurs qui signalent surtout les sucres et les protéines. Le prof. Thapar explique que « C’est logique, car la digestion des protéines commence dans l’estomac. La stimulation des récepteurs fait augmenter la production de sucs gastriques. Les sucs gastriques contiennent l’enzyme pepsine, qui fractionne les protéines. Plus loin dans le tube digestif se trouvent, par exemple, davantage de récepteurs de graisse. Ceux-ci permettent notamment une production accrue de cholecystokinine, une hormone qui déclenche la sécrétion de liquide biliaire, nécessaire à la digestion des graisses, par la vésicule biliaire. »Conséquences pour la nutrition entérale
Étude HOPA
Le Dr Meyer explique que les enfants gravement malades ne tolèrent généralement pas l’alimentation. « Pensez notamment aux prématurés, aux enfants atteints de maladies cardiaques congénitales, d’un cancer ou du syndrome de l'intestin court. Des symptômes tels que la diarrhée, les crachats et les gonflements abdominaux sont fréquents et non spécifiques à une affection particulière. Le mode d’alimentation (comme l’emplacement de la sonde), la prise de médicaments et le tableau clinique sous-jacent constituent tous des éléments qui jouent un rôle dans la tolérance alimentaire. » Si l'estomac est en grande partie contourné, il est logique que la digestion protéique ne soit pas optimale et que cela puisse causer des problèmes. L'étude HOPA a tenté de déterminer quelle alimentation les enfants atteints de maladies graves recevaient et de quelle manière l'alimentation était administrée. Elle s’est également penchée sur le type d'alimentation donnée en fonction des maladies et symptômes.
Seulement 10 % d'alimentation orale
Alimentation EHF ou AAF
Une analyse par régression multiple a permis de déterminer s’il existait un modèle dans la prescription d’une alimentation à base de protéines hydrolysées (EHF) ou d’acides aminés (AAF). En cas de symptôme unique (diarrhée, malabsorption ou vomissements), il est probable que l’enfant reçoive une alimentation EHF. Plus la combinaison de symptômes est complexe, plus il est probable qu’une alimentation AAF soit la plus appropriée pour l’enfant (figure 3).
Le Dr Meyer souligne que l’étude dresse une ébauche de la situation et ne remet pas d’avis. « Elle indique néanmoins que nous ne savons pas encore grand-chose et que davantage d'études devraient être réalisées dans ce domaine. »Le webinaire intégral peut être revisionné ici. À la fin du webinaire en direct, les docteur Thapar et Meyer répondent tous deux encore aux nombreuses questions posées par les participants.
Références :
1. Broekaert I et al (2019) The Use of Jenunal Tube Feeding in Children: A Position Paper by the Gastroenterology and Nutrition Committees of the European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition 2019, JPGN 69: 239-258
2. Meyer R et al (2020) Journal of Human Nutrition and Dietetics (en version imprimée)